Danse classique : les blessures les plus courantes

Avec plus d’un million de pratiquantes, la danse classique est la première activité physique infantile féminine. Ce sport se pratique sans contre-indication si ce n’est les pathologies cardio-vasculaires majeures.
Si la danse est un art, elle n’en est pas moins un sport, de haut-niveau pour certains. Que d’exigences physiques et morales pour atteindre la perfection : grâce, légèreté, justesse, force.

L’exigence commence dès le plus jeune âge afin de préparer, de modeler son corps et lui permettre de travailler les différents exercices des chorégraphies. On retrouve notamment l’augmentation des amplitudes articulaires, les qualités de détente, de résistance et d’équilibre, l’équilibre psychique et la connaissance de son schéma corporel.

Il faut connaître quelques principes des gestes pour comprendre la physiopathologie et la survenue d’accidents et autres traumatismes de la danse.

La danse classique et les blessures

Les blessures et surmenages surviennent essentiellement au niveau du membre inférieur, du pied et du rachis.
Les danseurs professionnels s’entraînent 6 à 8 heures par jour et sont de véritables sportifs de haut-niveau.

Le corps du danseur est un instrument discipliné, où les douleurs épisodiques sont quasi quotidiennes. Elles sont donc acceptées et oubliées. Mais celles qui s’intensifient et se prolongent mènent à la consultation.
Les facteurs principaux favorisants les problèmes sont :

  • les troubles du comportement alimentaire,
  • les erreurs techniques,
  • l’inadéquation des sols,
  • la fatigue,
  • le refroidissement musculaire lors des répétitions et des multiples passages sur scènes.

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Les principales pathologies pour un danseur classique

Retrouvez toutes les pathologies des danseurs classiques classées par partie du corps.

Au niveau du pied et de la cheville :

Au niveau du bassin et des membres inférieurs :

  • une fracture de fatigue (tibia– fibula), périostite, coxarthrose qui impliquent un repos absolu.
  • une entorse du genou, qui peut être grave avec atteinte du ligament croisé antéro-externe avec sanction chirurgicale par ligamentoplastie. On retrouve aussi une entorse des ligaments latéraux notamment médiaux avec une rééducation adaptée.
  • des tendinopathies parfois fissuraires du tendon patellaire avec possibilité d’infiltration de PRP. Il s’agit du dernier recourt avant décision chirurgicale avec peignage du tendon.
  • un syndrome fémoro-patellaire dû à un conflit entre le fémur et la rotule dont la prise en charge est kinésithérapique.
  • des lésions musculaires du Quadriceps, des Ischio-jambiers et des Gastrocnémiens (médial surtout) avec une prise en charge classique de rééducation.

Au niveau du rachis :

  • une spondylolyse et spondylolisthésis qui peuvent être synonymes d’arrêt de la carrière.

Devant cette activité exigeante et à risque, le médecin doit savoir exiger une mise au repos relatif et transitoire, parfois absolu. Il doit également proposer des examens complémentaires (radiographies, échographies, IRM) dans les plus brefs délais. Pour finir, le médecin propose un traitement souvent accompagné d’une rééducation fonctionnelle.

Quelles différences entre la danse classique et le Football ?

Ayant été médecin de l’équipe de football des Girondins de Bordeaux pendant 25 ans, j’ai retrouvé une certaine similitude des blessures articulaires, musculaires et tendineuses.
La grande différence réside dans les moyens mis à disposition pour un footballeur professionnel avec une prise en charge par un médecin et des kinésithérapeutes à temps plein, disponibles 24 heures sur 24, sur les lieux d’entraînement ou sur les stades. Il est évident que les délais pour les diagnostics et les traitements sont écourtés dans ce cas.

Ainsi, on ne peut que regretter le manque de moyens dans la Danse classique qui peuvent parfois hypothéquer l’avenir du danseur professionnel.

A la question : « comment fais-tu pour parvenir à danser avec le sourire, malgré tes douleurs ? », un danseur étoile m’a répondu : « je dois être beau sur scène ! »

Article écrit par leDocteur Serge Dubeau, Médecin du Sport | Médecin du corps de Ballet de l’Opéra de Bordeaux | A été médecin du FC Girondins de Bordeaux de 1990 à 2015 | Membre du comité médical de DrSport

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