Fracture de fatigue des métatarsiens

Qu’est-ce qu’une fracture de fatigue des métatarsiens?

Une fracture de fatigue est un type de fracture souvent incomplète (fissure), due à une répétition de mouvements ou de traumatismes sur une même zone, lorsque l’os a dépassé sa capacité à accepter ces contraintes.
Elle survient majoritairement sur un os sain.
Le métatarse (du grec ancien metá=au-delà, après et tarse grec ancien tarsós=claie, cheville) est un groupe osseux situé à l’avant du pied entre le tarse (l’ensemble osseux situé à l’arrière du pied) et les phalanges (squelette des orteils).
Il est constitué de cinq os long (métatarsiens), s’articulant avec les os du tarse sur leur partie proximale et avec les cinq phalanges sur leur partie distale.
Chaque métatarsien possède une base (métaphyse proximale), un corps (diaphyse) et une tête (métaphyse distale).

  • L’articulation tarso-métatarsienne est constituée:
    En arrière, par les bases proximales du 1er, 2ème et 3ème os du métatarse s’articulant avec les trois os cunéiformes du tarse et par les bases proximales du 4ème et 5ème os s’articulant avec l’os cuboïde.
    Elle participe à l’éversion-inversion par sa flexion-extension mais elle ne peut réaliser que des mouvements de très faible amplitude.
  • L’articulation métatarso-phalangienne est constituée:
    En avant par les bases distales du métatarse s’articulant avec les bases des 5 premières phalanges des orteils.

L’articulation métatarso-phalangienne a une mobilité:

  • En flexion/extension de l’avant-pied.
  • En latéralité, les mouvements sont très réduits, il n’y a en outre pas de possibilité d’opposition du gros orteil (adaptation du pied humain à la marche bipède).
    C’est l’articulation talo-crurale (cheville) qui confère au pied sa mobilité en flexion/extension.

Une des principales fonctions des os du pied, dont ceux du métatarse, est de supporter le poids du corps.
L’ensemble du squelette du pied, et notamment celui du métatarse, est maintenu grâce aux nombreuses articulations et ligaments qui participent à la mobilité du pied et au maintien de la voûte plantaire, c’est à dire à la:
1)Dynamique du pied:
Le squelette du pied de réaliser différents mouvements avec le pied dont la propulsion du corps lors de la marche.
Les mouvements du pied sont principalement:

  • L’inversion, qui combine une adduction, une flexion plantaire et une supination (rotation interne) et porte la plante du pied vers l’intérieur.
  • L’éversion, qui combine une abduction, une flexion dorsale et une pronation (rotation externe) et porte la plante du pied vers l’extérieur.

Lors de la marche le pied procède à une adaptation bien spécifique qui commence par l’arrière pied puis l’avant pied.
Dans le cadre d’un déroulé de pas normal:

  • Durant la première phase, l’arrière pied attaque le pas en interne.
  • Durant la seconde phase, après un passage du médio pied par la bande externe, le pas se terminera en interne sur le gros orteil.

2)Statique du pied:
Elle repose principalement sur la voûte plantaire c’est à dire l’ensemble osté-oarticulaire, ligamentaire et musculaire, qui permet au pied de s’adapter à tous les sols et de supporter le poids du corps lors de la marche, la course et le saut.
Elle est soutenue par 3 arches qui reposent sur le sol par 3 points, la tête du 1er métatarsien, la tête du 5ème métatarsien, et la tubérosité postérieure du calcanéum, l’os du talon:

  • L’arche antérieure, la plus courte et la plus basse, va du 1er métatarsien à la tête du 5ème métatarsien, elle est légèrement concave et repose sur le sol.
  • L’arche externe est tendue entre la tête du 5ème métatarsien et l’os du talon, elle est rigide, peu élevée et prend contact avec le sol.
  • L’arche interne va du 1er métatarsien à l’os du talon: c’est la plus haute et la plus longue, elle est souple et n’est pas en contact avec le sol.

L’équilibre de la voûte plantaire est fonction de l’intégrité des éléments osseux, de l’harmonie de la répartition des forces et de l’équilibre musculaire.
Une fracture de fatigue des métatarsiens survient donc sur un ou plusieurs des éléments osseux de l’avant-pied.
Les premières descriptions de fractures de fatigue remontent à la moitié du 19ème siècle par des médecins militaires qui retrouvaient ces pathologies douloureuses sur des soldats pratiquant de longues marches en portant de lourds sacs à dos. Depuis les années 70, la description s’est généralisée chez les sportifs de haut niveau (surentraînement) et chez les “sportifs du dimanche” (développement de sports de masse).

Comment apparaît une fracture de fatigue des métatarsiens?

L’os possède une élasticité propre qui lui permet de s’adapter aux activités sportives et de la vie quotidienne et lorsqu’une zone osseuse est soumise à d’importants efforts de compression, l’os se densifie et se renforce en son sein.
Mais on ne saurait parler de l’os sans son environnement immédiat qu’est le muscle s’y insérant: l’ensemble forme un complexe visco-élastique beaucoup plus résistant et s’adapte à toute forme de traumatisme.
Si le muscle fatigue par la répétition de nombreux entraînements par exemple, l’absorption des chocs par celui-ci diminue, reportant d’autant les contraintes sur le tissu osseux.
Les tractions anormalement élevées et mal synchronisées des muscles fatigués au niveau de leurs insertions osseuses seraient donc directement en cause dans la survenue de la fracture.
La fracture peut alors être considérée comme une conséquence de l’inadaptation transitoire de l’os à l’effort en l’absence de tout traumatisme brutal.

Quels sont les symptômes?

  • La douleur d’origine mécanique apparaît au cours d’une activité physique intense ou inhabituelle.
  • La douleur diminue au repos.
  • La douleur, d’abord modérée, s’ aggrave progressivement et devient invalidante pendant la course à pied.
  • La douleur augmente à la palpation et à la percussion de l’os atteint. Si dans les semaines qui suivent, les traumatismes sont répétés, la douleur persistera dans la vie courante et surtout au repos.
  • Un œdème localisé (gonflement qui peut être discret voir inexistant) apparaît à l’endroit de la douleur.
  • Les tests en charge (en appui sur la jambe de l’os atteint) sont douloureux.

Consulter un médecin en cas de douleur réveillant la nuit, de fièvre, de douleurs survenues à la suite d’un traumatisme, d’âge supérieur à 50 ans (ostéoporose méconnue), d’ostéoporose connue.

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