Experts Dr Sport : DR ROUILLON, Médecin fédéral national de la Fédération Française de Golf (FFG)

Derrière l’application Dr Sport et son algorithme se cache un comité scientifique composé de professionnels de santé experts (rhumatologue, médecin du sport, médecin en golf, kinésithérapeute etc.) dans leurs domaines.

Qui sont-ils ? Rencontre avec ceux qui font la fiabilité et la précision de vos analyses.

Présentation du Docteur ROUILLON, Médecin fédéral national de la Fédération Française de Golf

Dr ROUILLON, pouvez-vous vous présenter en quelques mots  ?

Après des études de kinésithérapie puis de médecine, et après avoir exercé comme tel, j’ai intégré le monde du haut niveau via les équipes de France de basket en étant médecin des équipes de France de basket du début des années 80 jusqu’en 92.
En 2008, je deviens médecin fédéral des équipes de France de Golf, sport que je pratique également.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce qui me plait c’est prendre en charge des patients et résoudre des problématiques complexes chez les sportifs. Pour cela, il faut savoir être curieux, lire les publications scientifiques, travailler dans des process de recherche et surtout, se remettre en question en permanence.

Pouvez-vous nous dire quelles sont les blessures les plus fréquentes au Golf ?

Les blessures sont d’origine micro traumatique pour la plupart. Le micro traumatisme est un traumatisme léger, sans importance lorsqu’il est unique, mais dont la répétition peut entraîner des manifestations pathologiques et de lourdes conséquences sur le long terme.

Chez les hommes, les pathologies les plus rencontrées dans le Golf sont celles liées au rachis lombaire. C’est la première cause d’arrêt chez les golfeurs? De même que cela est un gros axe de prévention chez les athlètes de haut niveau. Par la suite, viennent les pathologies liées au poignet, au coude ainsi qu’à l’épaule.

Chez les femmes, on retrouve les mêmes pathologies mais dans un ordre différent.

La moyenne d’âge des golfeurs licenciés de la FFG est de plus de 50 ans, existe-t-il des blessures spécifiques liées à l’âge des licenciés ?

Il est évident que le vieillissement de l’appareil ostéoarticulaire fait que l’on est plus facilement sujet à des problèmes de tendons ou des problèmes liés à la dégénérescence discale que lorsqu’on a 25 ans.
Toutefois, si vous vous échauffez correctement que vous avez une bonne condition physique, que vous avez un swing adapté à votre âge et que vous utilisez du matériel adapté à votre âge, il n’y a pas plus de blessures chez les joueurs de plus 50 ans que chez les jeunes joueurs.

Que faites-vous pour prévenir les blessures des golfeurs ?

Pour les joueurs de haut niveau, un bilan mécanique clinique est effectué pour chaque joueur tous les ans. Cela permet de créer un programme de préparation physique personnalisé en fonction de l’âge, du sexe, de la morphologie, des qualités articulaires des individus.
S’il y a des pathologies chez les joueurs et joueuses, ce programme est complété par des programmes de rééducations spécifiques.

Avez-vous vu une évolution des blessures ces dernières années ?

Globalement, il existe moins de risques de se blesser aujourd’hui qu’avant. Le matériel est de plus en plus performant. Les joueurs et les joueuses sont de mieux en mieux préparés physiquement, ils frappent de plus en plus fort.
Les formes de swing ont aussi évolué avec la préparation physique des joueurs. Les joueurs sont très athlétiques aujourd’hui. Ils ont une grosse préparation physique, les risques de se blesser sont donc moindre.

Il y a cependant de plus en plus de blessures du poignet. Cette évolution vient essentiellement de la préparation des parcours, où on laisse pousser le rough (herbe épaisse). Lorsque la balle est dedans, se produit un phénomène de décélération brutale qui peut entrainer des lésions du poignet.

Quels sont les 5 conseils que vous donneriez à un golfeur pour éviter qu’il se blesse ?

  1. Commencez par un échauffement de qualité : échauffez-vous bien sans les clubs puis avec. Découvrez notre programme complet d’échauffement.
  2. Utilisez un matériel adapté : seuls 20 à 25% des gens jouent avec un matériel adapté à leur morphologie et leur niveau de jeu.
  3. Réalisez un swing adapté à votre âge et votre morphologie : évitez de reproduire celui des professionnels vus à la télé qui n’ont pas la même préparation physique que vous.
  4. Ne négligez pas les premiers signes d’une blessure : consultez des spécialistes. Mieux vaut un spécialiste qui a une connaissance du jeu pour pouvoir identifier les causes des blessures et bien cerner votre pathologie.
  5. Si vous avez plus de 50 ans : demandez à votre kinésithérapeute un programme de gym de 20 min qui mêle assouplissement et renforcement, adapté aux problématiques du Golf et que vous pourrez effectuer 3 fois par semaine. Cela vous permettra de mieux jouer mais aussi de réduire considérablement les risques de blessures.

Qu’a apporté le Golf dans votre vie ?

Beaucoup de choses. Pour moi le Golf a été mon sport de reconversion après le tennis, que j’avais arrêté suite à des problèmes au niveau du tendon de l’épaule.
Le Golf m’a permis de continuer le sport, de devenir médecin des équipes de France de Golf, de renouer avec la compétition dans une autre discipline et de me challenger. Ça m’a permis également de pratiquer une activité sportive en famille. Je connais peu de sport où l’on peut partager sans « s’ennuyer » une activité sportive en famille.

À quoi ressemble pour vous la Santé de demain ?

Je pense que l’organisation de la santé en France est à revoir. L’hôpital est malade et les rustines et les pansements ne le guériront pas. Pour moi, l’hôpital de demain se fera avec une direction bicéphale, mêlant médecins et administratifs. Elle ne doit pas être composée uniquement d’administratifs comme c’est le cas aujourd’hui.

Il faut donner plus de moyens pour la formation. On est en train de se transformer en France en termes de formation et de recherches en un pays sous développé par rapport aux pays occidentaux comme la Suisse, l’Allemagne, les pays nordiques, etc. On est très en retard, on n’investit pas du tout dans le futur.

Évidemment les avancées scientifiques vont faire évoluer de façon considérable la médecine dans les années futures. Notamment avec l’utilisation des big data. Mais pour coller à tout ça, il faut que le système de santé français investisse sur l’avenir. Et ce n’est pas le cas.

On dit souvent que le Golf est un sport réservé aux plus « vieux », pouvez-vous nous dire pourquoi c’est un sport qui peut également plaire aux jeunes ?

Le golf a l’image d’un sport de riche et d’un sport de vieux… ce qui est complètement faux.

Pourquoi la moyenne d’âge des licenciés est de plus de 50 ans ? Tout simplement parce que c’est un sport que l’on peut pratiquer toute sa vie. Si vous jouez au handball, au rugby ou encore au football, vous allez arrêter assez vite passé 35 ans. Vous allez chercher une activité de reconversion car vous ne pourrez plus jouer physiquement, parce que c’est trop dangereux, puisque les coups font trop mal.
L’autre idée reçue c’est que le Golf est un sport cher réservé à une élite financière. C’est également faux. Même si certains clubs pratiquent des tarifs élevés, il existe, toutefois, aujourd’hui de nombreuses structures publiques qui permettent de s’initier au Golf et de progresser pour des prix raisonnables. Côté matériel, on peut louer ses clubs de Golf et si vous décidez d’en acheter, ceux-ci peuvent vous servir pendant 10 ans.

Comment avez-vous rejoint le comité scientifique Dr Sport ?

J’ai été contacté par le fondateur de Dr Sport, le Dr Thierry Weizman. J’ai trouvé l’idée suffisamment novatrice et intéressante pour accepter.

Merci au Dr Rouillon, Médecin fédéral national de la Fédération Française de Golf (FFG).

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Réponses

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  1. Bonjour,
    Je joue 2 à 3 fois par semaine. Classé 25 j’essaie d’améliorer mon swing car je suis passionné de Golf.

    Mon cardiologue qui me suis pour une fibrillation auriculaire m’indique qu’il va falloir penser à l’implantation d’un défibrillateur( j’ai 63 ans). En effet 5 ablations, cordaronne que je ne peux plus prendre car je suis devenu hyperthyroïdique.
    Si l’implantation du défibrillateur est programmée :
    – quels sont les consignes à donner au cardiologue : implantation et sondes
    – si je dois changer la façon de swinguer, les pro sont-ils compétents pour m’aider ?
    – je souhaite continuer la compétition, qu’en pensez-vous ?
    – existe t-il un endroit (web ou autres) qui parle de la coexistance golf et défibrillateur implanté ?

    Merci pour votre aide
    Cordialement

    1. Bonjour Dominique,

      Tout d’abord merci pour votre commentaire et l’intérêt que vous portez à DrSport.
      Pour répondre à votre question, il s’agit vraisemblablement plutôt d’un pacemaker et non d’un défibrillateur.
      Concernant la pose il n’y a pas de technique particulière dans votre cas, les sondes endocavitaires et le boitier sont implantés au niveau pré-pectoral.
      Il n’y a pas d’interférence avec les objets ou instruments de type club de golf.
      Les mouvements amples sont proscrits ainsi que les sports de contacts au début à la phase de cicatrisation.
      Une fois la cicatrisation acquise normalement il n’y a pas de problème pour effectuer un swing ni pour la compétition. 

      Sportivement,

      L’Équipe DrSport

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