La pratique sportive en eau vive

L’engouement pour les sports d’eau vive est chaque année plus important. Il répond à une attirance du public pour les sports de montagne au détriment des sports de plage et à un désir de sensations nouvelles. Par conséquent, c’est un bon moyen de les découvrir le long de nos rivières françaises en cette période.

Après désormais le classique kayak, sont apparus le rafting, l’hydrospeed ou luge de torrents et enfin, le dernier-né, le hot-dog ou canoë gonflable autovideur.

Ces nouveaux sports ont la réputation d’être des sports dangereux mais le sont-ils réellement ? 

Prévention et mesures de sécurité en eau vive

Le matériel obligatoire 

  • En rafting ou hot-dog :
    • casque, 
    • gilet de sauvetage homologué FFCK,
    • chaussures à semelles rigides, 
    • combinaison en néoprène conseillée en eau froide.
  • En hydrospeed : le même équipement est obligatoire. Mais avec en plus une combinaison renforcée au niveau de la face antérieure des deux membres inférieurs pour protéger les impacts des rochers.

En effet, le pratiquant est à plat ventre sur son engin dont le fond arrive jusqu’à la racine des cuisses. 

L’encadrement 

Pour les néophytes, il doit être assuré par des “guides” qui sont moniteurs de canoë-kayak. Et évidemment qui ont suivi une formation spécifique pour la pratique du rafting ou de l’hydrospeed. 

Les pratiquants 

Ces sports d’eau vive sont réservés aux personnes qui savent nager. Cependant, la limite d’âge inférieure est de 10 ans pour le rafting et 14 ans pour l’hydrospeed. Elle est de 16 ans toutes disciplines confondues pour les parcours de classe 5 ou supérieurs à 5. La limite supérieure est fonction de l’âge physiologique du sujet. 

La classification utilisée est celle de l’échelle internationale des difficultés en rivière : 

  • 1 : facile, 
  • 2 : petits rapides faciles, 
  • 3 : début de la rivière sportive, 
  • 4 : gros rapides, dénivelé important, petites chutes, 
  • 5 : rapides extrêmes, chutes à très gros volume,
  • 6 : énormes difficultés à la limite du franchissable. 

Les pathologies traumatiques des sports en eau vive

Lors de la pratique du rafting en eau vive 

Dans un premier temps, la pathologie bénigne. Toute personne qui s’adonne à ce sport doit savoir que la pratique lui occasionnera au moins une contusion ou un hématome. Ces traumatismes par chocs directs sont dus soit à des coups de pagaies intempestifs de la part des coéquipiers soit à des chutes dans le raft lors de l’embarquement ou sur les rochers lors du débarquement. 

Ces contusions atteignent le plus souvent les genoux, alors que le coccyx vient en deuxième position. 

Les chocs directs avec les coéquipiers ou leurs pagaies peuvent, lorsqu’ils atteignent la face, occasionner des plaies du menton et le nez. 

Dans un second temps, la pathologie plus sérieuse. Elle est nettement dominée par les entorses de cheville avec ou sans lésion osseuse. Ces entorses atteignent le plus souvent le “jumper” c’est-à-dire le pratiquant placé à l’avant du bateau. Ce dernier est chargé de sauter sur la rive lors des arrêts ou de retenir le raft, de l’orienter correctement et de le pousser au démarrage. 

Par ailleurs, lors des chutes du bateau, la marque sur les rochers glissants peut aussi entraîner des entorses de cheville. Mais des cas de fracture bimalléolaire peuvent également avoir lieu.

Les entorses et fractures du poignet viennent en seconde position. Elles sont le plus souvent dues à des chutes mais parfois aussi à des conflits entre le raft et un rocher entre lesquels la main peut rester coincée. 

Lors de la pratique de l’hydrospeed

Les traumatismes bucco-dentaires avec fracture de dents sont très fréquents. Cela malgré la présence de rembourrage en mousse sur l’hydrospeed, à l’endroit où l’impact, avec le menton et la bouche sont possibles. 

Il serait donc souhaitable d’envisager le port d’un casque muni d’une grille. 

On notera aussi la survenue de traumatismes directs des membres inférieurs qui plongent dans l’eau et se heurtent contre les rochers. Toutefois, traumatismes sans gravité du fait de l’existence de l’équipement renforcé.

La pathologie microtraumatique liée aux activités en eau vive

Elle atteint l’épaule et le dos. 

Au niveau de l’épaule 

Elle est due à l’hyperutilisation de l’épaule. Contrairement au kayak où les 2 épaules travaillent alternativement, lors de la pratique du rafting, le rafter est toujours bordé du même côté, celui où il se sent le plus à l’aise et qui n’est pas forcément le côté dominant. 

On peut retrouver des lésions neurologiques, des atteintes de l’articulation acromio-claviculaire, un conflit sous acromial et enfin des tendinites du long biceps. 

Au niveau dorso-lombaire

Le guide est assis à l’extérieur du bateau, le dos en hyperextension. De ce fait, il effectue constamment des mouvements de rotation et de torsion afin d’aller chercher les appels le plus loin possible du bateau pour obtenir le plus d’impacts sur la trajectoire de celui-ci. 

Par ailleurs, les coéquipiers placés devant lui, gênant son champ de vision, il sera obligé de se pencher sur les côtés pour apercevoir les difficultés qui se présentent. 

Les muscles parachidiens et dorsaux sont ainsi soumis à des sollicitations permanentes. Les lombalgies deviennent de plus en plus intenses avec l’accumulation des descentes. 

Au niveau de la main 

On rencontre fréquemment comme les autres sports où la main tient un instrument, des ténosynovites des fléchisseurs. 

Autres pathologies non spécifiques

Il s’agit de panaris, piqûres d’insectes, bris de dentiers ou de verres de lunettes. 

Le respect de la réglementation actuelle, la qualité du matériel et de l’encadrement puis de la bonne connaissance des rivières limitent considérablement les dangers de ces sports en eau vive. En effet, ces sports ne doivent plus être considérés comme des sports “d’aventuriers” mais comme des sports rigoureux. 

Enfin, soyez prudent car les routes de montagnes sont sinueuses et peuvent être dangereuses. La vigilance en voiture peut diminuer soit parce qu’on a hâte d’arriver à la rivière soit parce qu’on est fatigué après une journée de sport. 

Dr Thierry WEIZMAN, Médecin du sport et cofondateur DrSport

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