La pratique sportive peut entraîner un certain nombre de lésions des nerfs périphériques. Comment les détecter ? Quels examens réaliser ? Découvrez l’électromyogramme (EMG)
D’où viennent-elles ?
Ces lésions nerveuses se manifestent par :
- des phénomènes de fourmillements (également appelés paresthésies),
- un manque de force sur le territoire du nerf concerné.
Après avis du médecin traitant, du médecin du sport, du rhumatologue, du rééducateur ou du neurologue, un électromyogramme peut être proposé.
L’électromyogramme, douloureux mais efficace
Le principe de l’électromyogramme est de stimuler le nerf périphérique à l’aide de stimulations électriques. Elles peuvent parfois être ressenties comme désagréables voire douloureuses. Ce test permet alors de préciser une éventuelle compression, section ou bloc sur le trajet du nerf.
Une autre partie de l’examen consiste à vérifier le fonctionnement musculaire en introduisant une aiguille extrêmement fine dans différents muscles. En effet, ceci permet de vérifier l’intégrité ou l’existence de lésions sur le territoire nerveux ou sur le muscle. Cela permet également d’explorer d’éventuelles maladies musculaires de type myosite ou myopathie.
Le but de cet examen est de vérifier l’absence d’atteinte des nerfs périphériques ou une éventuelle lésion sur le trajet du nerf.
Les différentes lésions des nerfs chez le sportif
Différents nerfs périphériques peuvent être lésés chez le sportif. Nous pouvons tout d’abord les retrouver au niveau des membres supérieurs puis sur les membres inférieurs.
Sur les membres supérieurs
Le nerf suprascapulaire peut être atteint lors de mouvements répétés de lancer, de tir ou de smash. Ces lésions peuvent se rencontrer plus volontiers dans la pratique du volleyball et du handball. Son atteinte peut se manifester par une fonte des muscles sus et sous-épineux situés à la face postérieure de l’omoplate.
On peut aussi rencontrer des lésions compressives sur le nerf cubital au coude ou au poignet. Tout comme sur le nerf médian le plus souvent au canal carpien (région antérieure du poignet). Des compressions du nerf cubital ou du nerf médian sont possibles à la paume de la main. Par exemple, lors de l’appui prolongé sur le cintre d’un guidon (pratique cycliste intensive).
À la suite des traumatismes avec fracture, des lésions de différents troncs nerveux peuvent être observées. La plus fréquente étant la lésion du nerf radial après une fracture de l’humérus.
Aux membres inférieurs
Le nerf sciatique peut être comprimé lors de son passage sous le muscle pyramidal entraînant des douleurs fessières irradiant dans la cuisse avec un caractère positionnel très marqué.
Des atteintes plus périphériques peuvent être constatées avec notamment souffrance du nerf et ce, de la tête du péroné à la partie externe et supérieure de la jambe ou souffrance du nerf sciatique poplité interne dans le creux poplité (à l’arrière du genou).
Plus rarement, on peut constater des atteintes des nerfs sensitifs au niveau du pied. Par exemple par atteinte compressive conséquence d’un chaussage mal adapté.
L’électromyogramme, un examen clé pour diagnostique les pathologies nerveuses
La pratique sportive peut entraîner des lésions nerveuses microtraumatiques qui restent relativement rares au quotidien. Ces lésions peuvent toutefois faire l’objet d’explorations électromyographiques dans le but de préciser leur gravité et les traitements à mettre en œuvre. A noter que dans certains cas votre médecin peut être amené à vous conseiller une surveillance, d’éviter certaines postures particulières, ou une prise en charge chirurgicale.
En conclusion, l’électromyogramme est un examen clé dans le diagnostic de ces pathologies nerveuses du sportif. Tout comme dans les pathologies musculaires et permet de proposer une prise en charge adaptée à chaque situation. Cet examen est remboursé par les organismes sociaux.
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Dr Thierry Vivard, membre du Comité Scientifique Dr Sport
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