Dans l’inconscient collectif, malheureusement, un sportif ne brille pas par son intelligence. On ne compte plus les moqueries dont font l’objet certains joueurs de football à cause d’expressions utilisées à tort ou de l’absence de connaissances de culture générale. Ce jugement est pourtant très loin de la vérité : tous les sportifs ont un cerveau très développés.
Des études menées sur des footballeurs de haut niveau
Les chercheurs en neurosciences et neuropsychologie s’intéressent en réalité depuis longtemps aux sportifs. Leur capacité de traiter un très vaste ensemble d’informations en un temps record a de quoi étonner. S’ils n’ont peut-être pas certaines connaissances culturelles, ils ont ce qu’on appelle « l’intelligence du jeu » et la capacité à « lire » les intentions des adversaires et à anticiper leur tactique.
Ainsi, en 2017, une étude menée par les chercheurs de l’Institut Karolinska en Suède et publiée sur la prestigieuse revue scientifique Plos One a mis en avant les différences qui existaient entre les capacités cognitives des joueurs de la ligue 1 suédoise et ceux de la ligue 2. Pour Predrag Petrovic, directeur de l’étude, il ne faisait aucun doute : les capacités cognitives des joueurs de ligue 2 sont moins élevées que celles des joueurs de ligue 1… ce qui explique, de fait, que leur efficacité de jeu est inférieure.
Les grands champions sont largement au-dessus de la population
L’étude ne s’est pas contentée d’étudier les joueurs des championnats de Suède. Deux grands champions, Xavi Hernandez et Andrès Iniesta, ont également été étudiés. Leur intelligence de jeu qui a fait leur réputation internationale serait directement liée à leurs capacités cognitives hors du commun.
Selon l’étude du professeur Petrovic on peut considérer que Xavi Hernandez fait partie des 1% les plus intelligents de la planète et Andrès Iniesta des 0,1%.
Le cerveau : aussi important que les muscles pour les sportifs
L’ICM (Institut du Cerveau et de la Moelle épinière) organise chaque année en juin un « Open Brain Bar » dans lequel des chercheurs et des sportifs viennent échanger sur les neurosciences, le cerveau et le sport. Une manière de faire changer les idées reçues sur le « sportif idiot » qui, visiblement, est une notion très loin de la réalité.
Avoir conscience de l’importance du cerveau pour les sportifs peut également servir à faire évoluer la réglementation : les commotions cérébrales sont encore trop sous-estimées lors des grandes compétitions sportives alors qu’elles peuvent avoir de graves conséquences autant au niveau du match que sur les capacités des sportifs à moyen et long terme.
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