Fracture de fatigue du tarse

Qu’est-ce qu’une fracture de fatigue du tarse?

Une fracture de fatigue est un type de fracture souvent incomplète (fissure), due à une répétition de mouvements ou de traumatismes sur une même zone, lorsque l’os a dépassé sa capacité à accepter ces contraintes.
Elle survient majoritairement sur un os sain.
7 % des fractures de fatigue concernent le tarse.
Le tarse (du grec tarsos=cheville) est le segment moyen du pied compris entre la cheville et l’avant pied, qui est un ensemble de 7 os entre les os de la jambe (tibia, fibula) et du pied (métatarses):

  • Le talus (astragale) est l’unique os s’articulant avec les os de la jambe, du tibia et du péroné (fibula). Il s’articule également avec l’os naviculaire et le calcanéus.
  • Le calcanéus (talon) constitue l’os le plus solide et volumineux du pied, il s’articule avec le talus et l’os cuboïde, situé à l’avant.
  • L’os cuboïde est un os de forme cubique situé entre le calcanéus à l’arrière et le métatarse à l’avant et placé vers la face latérale.
  • L’os naviculaire est un os aplati en forme de barque situé entre le talus à l’arrière et les trois os cunéiformes à l’avant et placé vers la face médiale.
    Les os cunéiformes se distinguent par leurs positions: le cunéiforme médial, le plus volumineux, et le cunéiforme intermédiaire, le plus petit, s’articulent avec l’os naviculaire à l’arrière et le métatarse à l’avant.
    Le cunéiforme latéral s’articule principalement avec l’os cuboïde ainsi qu’avec le métatarse et l’os naviculaire.

Les os du tarse servent de zone d’insertion à différents muscles provenant de la jambe.
Le tarse, maintenu grâce à de nombreuses articulations et de nombreux ligaments, constitue une partie de la voûte plantaire (notamment le talon):

  • Doit pouvoir soutenir tout le poids du corps.
  • Participe à la statique et dynamique du pied: le squelette du pied (notamment le tarse) permet de maintenir l’appui du corps et de réaliser différents mouvements dont la propulsion du corps lors de la marche.

Le pied concentre 1/3 des fractures de fatigue du coureur et la course à pied en est le principal pourvoyeur, toutefois, course/pied/fracture ne forment pas forcément un trio indissociable, à condition de veiller à quelques règles simples.
La fracture de fatigue du tarse est donc une cassure dans un petit os du pied qui survient à la suite d’une sur-utilisation de cet os dans le cadre du sport de haut niveau ou à haute intensité.
Les premières descriptions de fractures de fatigue remontent à la moitié du 19ème siècle par des médecins militaires qui retrouvaient ces pathologies douloureuses sur des soldats pratiquant de longues marches en portant de lourds sacs à dos. Depuis les années 70, la description s’est généralisée chez les sportifs de haut niveau (surentraînement) et chez les “sportifs du dimanche” (développement de sports de masse).

Comment apparaît une fracture de fatigue du tarse?

L’os possède une élasticité propre qui lui permet de s’adapter aux activités sportives et de la vie quotidienne et lorsqu’une zone osseuse est soumise à d’importants efforts de compression, l’os se densifie et se renforce en son sein.
Mais on ne saurait parler de l’os sans son environnement immédiat qu’est le muscle s’y insérant: l’ensemble forme un complexe visco-élastique beaucoup plus résistant et s’adapte à toute forme de traumatisme.
Si le muscle fatigue par la répétition de nombreux entraînements par exemple, l’absorption des chocs par celui-ci diminue, reportant d’autant les contraintes sur le tissu osseux.
Les tractions anormalement élevées et mal synchronisées des muscles fatigués au niveau de leurs insertions osseuses seraient donc directement en cause dans la survenue de la fracture.
La fracture peut alors être considérée comme une conséquence de l’inadaptation transitoire de l’os à l’effort en l’absence de tout traumatisme brutal.

Quels sont les symptômes?

  • La douleur d’origine mécanique apparaît au cours d’une activité physique intense ou inhabituelle.
  • La douleur diminue au repos.
  • La douleur, d’abord modérée, s’ aggrave progressivement et devient invalidante pendant la course à pied.
  • La douleur augmente à la palpation et à la percussion de l’os atteint. Si dans les semaines qui suivent, les traumatismes sont répétés, la douleur persistera dans la vie courante et surtout au repos.
  • Un œdème localisé (gonflement qui peut être discret voir inexistant) apparaît à l’endroit de la douleur.
  • Les tests en charge (en appui sur la jambe de l’os atteint) sont douloureux.

Consulter un médecin en cas de douleur réveillant la nuit, de fièvre, de douleurs survenues à la suite d’un traumatisme, d’âge supérieur à 50 ans (ostéoporose méconnue), d’ostéoporose connue.

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