Epicondylalgie
Qu’est-ce qu’ une épicondylalgie?
Il s’agit d’une douleur du coude (pouvant provenir de l’articulation, des os ou des tissus attachés à l’articulation, comme les tendons).
Le coude est l’articulation, composée de l’humérus, du radius et de l’ulna (cubitus), qui unit le bras et l’avant-bras.
Il constitue la jonction entre:
-L’extrémité distale de l’humérus, unique os du bras.
-Les extrémités proximales du radius et de l’ulna (dont l’extrémité proximale, l’olécrane, forme une saillie osseuse qui constitue la pointe du coude), les deux os de l’avant-bras.
La région du coude est le lieu d’insertion de nombreux muscles et ligaments qui permettent le maintien et la stabilité de la structure et la mobilité en flexion, en extension et en rotation de l’avant-bras et du coude.
Les épicondyles (latéral et médial) sont les deux saillies rugueuses sur l’humérus (l’os du bras) de chaque côté du coude.
Ces reliefs servent de site d’insertion aux:
-Tendons extenseurs du poignet et des doigts pour l’épicondyle latéral (externe).
-Tendons fléchisseurs du poignet et des doigts pour l’épicondyle médial (interne).
Ces tendons (qui relient le muscle à l’os) sont peu extensibles, et peuvent être la cause de lésions de micro-fissurations et/ou de micro-ruptures au niveau de leur insertion, du fait de force de traction excessive.
Le coude peut réaliser plusieurs mouvements:
-La flexion ou le rapprochement de l’avant-bras vers le bras.
-L’extension ou l’éloignement de l’avant-bras du bras.
-La supination qui permet d’orienter la paume de la main vers le haut.
-La pronation qui permet d’orienter la paume de la main vers le bas.
L’épicondylalgie concerne surtout les adultes âgés de 35 à 50 ans, quel que soit le sexe.
1)L’épicondylalgie externe (épicondylite ou tennis elbow touche) de 1 % à 3 % de la population mais le tennis n’en est pas la principale cause.
La douleur, située dans la partie extérieure de l’avant-bras, est la conséquence d’un surmenage des muscles extenseurs du poignet qui permettent de plier le poignet vers le haut, et de redresser les doigts.
2)L’épicondylalgie interne (épitrochléite ou golf elbow) est de 7 à 10 fois moins fréquente que le tennis elbow.
Elle concerne les golfeurs, pratiquants d’un sport de raquette, les lanceurs au base-ball et des travailleurs manuels.
La douleur, située dans la partie intérieure de l’avant-bras, dans la région de l’épitrochlée (épicondyle interne), est la conséquence d’un surmenage des muscles fléchisseurs du poignet qui permettent de plier le poignet et les doigts vers le bas.
Comment apparaît l’épicondylalgie?
C’est le résultat d’une dégénérescence cellulaire qui devient le siège de micro-ruptures puis de fissures fragilisant sa zone d’insertion. Elle prédomine à la face profonde des tendons, du côté de l’articulation
Elle apparaît suite à
-La sur-sollicitation tendineuse liée à une activité professionnelle ou sportive répétée avec efforts de serrage ou port de charges lourdes.
C’est le principal facteur favorisant les microtraumatismes dans les tendons entraînant une diminution de leur élasticité.
-L’ usure du coude ou l’irritation des nerfs adjacents au coude touchant 1 à 3 % de la population générale et 15 % des ouvriers manuels.
Un grand nombre de modifications sont impliquées dans son apparition:
1)Morphologiques : pathologie tissulaire, dont modifications dégénératives associées à une tendinopathie, particulièrement dans le muscle court extenseur radial du carpe. 2)Neurotransmettrices : taux supérieurs de substances algogènes (par ex., substance P, glutamate et peptide lié au gène de la calcitonine), mais non des marqueurs inflammatoires (par ex., prostaglandine E2).
3)Neurosensorielles : zones plus étendues de douleur musculaire référée, points de déclenchement bilatéraux, sensibilité à la douleur mécanique étendue (amplification centrale de la douleur ou de la sensibilisation centrale).
4)Altérations motrices: dysfonctionnement moteur bilatéral sous forme de temps de réaction et de vitesse de mouvement réduits.
Quels sont les symptômes?
-Une douleur spontanée sur le côté du coude externe en cas d’épicondylite et interne en cas d’épitrochléite, profonde, lancinante et pulsatile.
-Une sensation douloureuse dans les muscles de l’avant-bras à la préhension (et parfois un engourdissement) aggravée à l’effort et irradiant à l’avant bras et à la main.
-Une sensation de brûlure augmentée à l’effort et en milieu de nuit.
-Un déficit de la force de préhension.
-Des dysesthésies (fourmis) dues à une irritation du nerf radial dans l’épicondylalgie latérale, et du nerf ulnaire pour l’épicondylalgie médiale dans certains cas.
-Une notion d’instabilité ou impression de subluxation du coude.
Il est important de consulter un médecin car les tendons peuvent subir des dommages irréversibles s’ils continuent d’être sollicités, et cela, malgré la prise de médicaments.