Douleur d’origine viscérale

Qu’est-ce qu’une douleur d’origine viscérale?

Il s’agit d’une douleur provenant des organes internes du corps: d’origine cardio-respiratoire (cœur, gros vaisseaux, pharynx, trachée, bronches, poumons, plèvre), ou digestive (œsophage, estomac, intestin grêle, côlon, rectum, foie, vésicule biliaire, arbre biliaire, pancréas, rate), ou uro-génitale (reins, uretères, vessie, urètre utérus, ovaires, vagin, testicules, canal déférent, prostate).
La douleur est (selon l’Association Internationale pour l’Étude de la Douleur) “une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans ces termes”.
Il existe deux types de douleur:
1) Aiguë (une main posée sur une plaque de cuisson, une coupure) qui est de courte durée.
2) Chronique (migraine, fibromyalgie, arthrose, lombalgie, musculo-squelettiques ou neuropathiques) qui se répète et dure sur une période de plus de trois mois.
C’est une sensation subjective liée à un message de douleur, un stimulus transmis par le système nerveux. 
Elle correspond à un signal d’alarme et d’action envoyé par l’organisme et incite à résoudre le problème qui la provoque avant qu’il ne provoque trop de dégâts.
La douleur résulte d’une anomalie qui peut prendre la forme d’un geste mal effectué, d’une mauvaise posture, d’une zone du corps trop faible, d’un déséquilibre musculaire, d’une trop forte sollicitation…
Une douleur projetée ne survient pas au niveau de l’irritation des nerfs mais au niveau des régions innervées par ces nerfs.
La douleur projetée correspond à une sensation douloureuse en un site autre que la zone où a réellement lieu l’activation des récepteurs nociceptifs (récepteurs sensoriels de la douleur qui fait naître un message nerveux lorsqu’il est stimulé).
Un même nerf peut innerver plusieurs parties du corps à la fois.
La plupart du temps, le cortex cérébral fait la différence entre les différents endroits innervés, mais il arrive qu’il analyse mal l’information, et l’on ressent alors une douleur à un endroit “sain”.
C’est le phénomène de douleur projetée.
L’exemple le plus connu est la douleur ressentie dans la mâchoire et le bras lors d’un infarctus ou un mal de dos peut être ressenti dans toute la jambe du fait du pincement du nerf sciatique.

Comment apparaît une douleur d’origine viscérale?

Elle est provoquée par l’activation des nocicepteurs siégeant à l’intérieur ou au pourtour des viscères ou dans les parois des vaisseaux sanguins et qui parfois ont été préalablement sensibilisés. 
Elle peut être due à:
1)Un étirement, un spasme, une compression ou une torsion soudains et extrêmement marqués d’un organe, d’une séreuse (enveloppe de l’organe) ou d’un ligament qui fixe l’organe.
Les nocicepteurs (mécanorécepteurs et les récepteurs polymodaux) sensibles à l’étirement jouent un rôle particulièrement important dans ce type de douleur.
2)Des stimuli chimiques résultant d’une ischémie (infarctus du myocarde, colite ischémique) ou d’une inflammation (diverticulite).
La douleur viscérale est très différente de la douleur des structures somatiques (peau, muscles, os, articulations), certains organes internes n’étant pas sensibles à la douleur car seuls certains sont pourvus de nocicepteurs (organes creux: intestin, vessie, utérus) répondant à des stimuli mécaniques, chimiques et inflammatoires.

Quels sont les symptômes?

-La douleur viscérale vraie ou douleur splanchnique sourde, mal définie, avec sueurs et sensation de malaise n’est ressentie qu’au cours du premier épisode douloureux et est toujours située aux mêmes niveaux: le plus souvent la ligne médiane du thorax ou de l’abdomen, antérieure ou postérieure, la région sternale basse ou l’épigastre.
-Des manifestations neurovégétatives toujours importantes: sudations, nausées, vomissements, modification de la fréquence cardiaque, de la miction ou de la défécation, intense réaction psychique : angoisse ou sensation de mort imminente.
-Cette douleur est toujours transitoire (quelques minutes à quelques heures) et se transforme en douleur référée (ressentie à distance du foyer local de lésion) pouvant s’accompagner d’autres symptômes neurologiques: hypoesthésie (engourdissements), anesthésie, paresthésies (picotements, fourmillements, chocs électriques) ou de dysesthésie) et présente deux aspects:
1)Une localisation dans les tissus somatiques avec un traitement du message nociceptif au niveau des mêmes segments de la moelle épinière (par exemple une douleur thoracique et dans le bras liée à une ischémie cardiaque).
2)Une sensibilisation des tissus innervés par ces segments (par exemple des calculs rénaux peuvent rendre les muscles latéraux du tronc sensibles à la palpation).
On distingue trois types de douleur référée (à distance) viscérale:
1)La douleur référée sans hyperalgésie est une douleur référée simple, qui n’est pas augmentée par une compression au niveau des tissus somatiques de la zone douloureuse. C’est une douleur musculaire référée perçue dans un site différent du site de stimulation nociceptive, ici viscéral, en relation métamérique avec le muscle douloureux.
2)La douleur référée avec hyperalgésie: la stimulation mécanique est douloureuse sur les muscles carré des lombes et obliques en cas de lithiase rénale, ou la partie inférieure du grand droit de l’abdomen et les muscles périnéaux en cas de dysménorrhée (douleur qui précède, accompagne ou suit la menstruation). 
3)La douleur référée parfois accompagnée d’une contracture localisée du muscle et des troubles trophiques (qui ont trait à la nutrition des tissus) à type d’épaississement sous cutané et d’atrophie musculaire.

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