Dérangement intervertébral mineur

Qu’est-ce qu’un dérangement intervertébral mineur?

Il s’agit d’un concept créé par le Dr Robert Maigne pour expliquer les douleurs communes mécaniques d’origine vertébrale.
Quand il est douloureux, il est aussi appelé Dérangement Douloureux Intervertébral Mineur ou DDIM.
C’est une “dysfonction” bénigne réversible du segment mobile vertébral qui touche l’espace intervertébral au sens large: disque, ligaments et musculature.
La colonne vertébrale est constituée de 33 vertèbres reliées entre elles pour former un axe en forme de double S.
De la partie supérieure à la partie inférieure on trouve:
-7 vertèbres cervicales.
-12 vertèbres dorsales composant le rachis dorsal, plus rigide (du fait des disques intervertébraux et que le rachis dorsal soit totalement solidaire de la cage thoracique) que le rachis cervical ou le rachis lombaire.
Seule la rotation du rachis dorsal est libre.
-5 vertèbres lombaires.
-5 vertèbres sacrales soudées entre elles pour former le sacrum.
-4 vertèbres coccygiennes soudées entre elles pour former le coccyx
Chaque vertèbre a la même constitution de base:
-Le corps, partie ventrale, est volumineux et solide et porte le poids de l’axe squelettique.
-L’arc vertébral, partie dorsale, entoure le foramen vertébral.
-Le foramen vertébral constitue la partie centrale et creusée de la vertèbre.
L’empilement des vertèbres constitue le canal vertébral, traversé par la moelle épinière.
Entre les vertèbres mobiles, les disques intervertébraux (constitués d’un anneau de cartilage fibreux et d’un noyau gélatineux) permettent les mouvements de la colonne et jouent un rôle d’amortisseur.
Elle a un rôle:
-Mécanique de soufflet dans la respiration en modifiant le diamètre et le volume de la cage thoracique. Les muscles du dos et du thorax participent à l’inspiration.
-De soutien de la tête.
-De protection de la moelle épinière.
-Dans la mobilité et la posture: elle permet de préserver la posture du tronc et ainsi maintenir la position debout.
La structure de la colonne vertébrale permet de nombreux mouvements de torsion et de flexion du tronc ou encore de traction.
Le diagnostic se fait sur quatre manœuvres, qui recherchent uniquement la provocation d’une douleur, et sur un contexte clinique et radiologique qui permet d’affirmer que cette souffrance segmentaire est de nature bénigne et mécanique:
1)La pression latérale sur l’épineuse.
2)La pression axiale sur l’épineuse d’une vertèbre.
3)La pression-friction sur les articulations postérieures de cette même vertèbre.
4)La pression du ligament inter-épineux d’un de ses espaces intervertébraux.
L’irritation de la branche postérieure du nerf rachidien peut être objectivée par la manœuvre du palper-rouler douloureux des segments cutanés du métamère concerné (territoire dont l’innervation sensitive dépend des deux nerfs rachidiens d’un espace intervertébral).

Comment apparaît un dérangement intervertébral mineur?

La définition anatomique ne permet pas d’expliquer la raison de l’apparition de cette lésion.
Il s’agit pourtant de l’élément fondamental qui va induire le traitement qui est surtout manipulatif alors qu’une autre solution moins agressive et plus étiologique peut être proposée. 
Il existe plusieurs type de DIM en fonction de leur origine et un DIM en entraîne toujours un et le plus souvent deux autres.
Si la cause n’est pas définie, le DIM persistera et pourra provoquer une protrusion discale lors d’un effort par exemple.
Dans le cas du sportif, il faut toujours rechercher une technopathie, c’est-à-dire un “mauvais geste” qui génère la douleur.

Quels sont les symptômes?

Très souvent, le patient consulte pour des douleurs abdominales, thoraciques (en craignant un problème cardiaque) ou du bas ventre et l’examen ne met pas en évidence la responsabilité de l’organe supposé malade qui en réalité repose sur un problème de colonne vertébrale car il s’agit en réalité de douleurs projetées en rapport avec l’irritation des nerfs rachidiens et de troubles de l’articulation inter-apophysaire vertébrale postérieure (élongation ou déchirure des ligaments postérieurs, par exemple).
Les différentes douleurs peuvent être:
1)Des dorsalgies entre les épaules, chroniques, évoluant par poussées mais pouvant survenir lors d’un faux mouvement, en rapport avec une origine cervicale basse (dernières vertèbres cervicales: C5, C6, C7, D1).
Elles sont fréquentes dans les attitudes vicieuses professionnelles, en particulier chez les couturières, les dactylos, les informaticiens, les repasseuses, les travailleurs à la chaîne.
Le traitement par manipulations vertébrales ou infiltration anesthésique locale, calme immédiatement la douleur.
2)Des douleurs de la poitrine précordiales (région thoracique), augmentées par l’inspiration profonde qui doivent faire suspecter le diagnostic, si l’électrocardiogramme est normal en rapport avec les articulations cervicales et dorsales C4, C5, C6, C7, D1, D2, D3.
3)Des douleurs pseudo-viscérales qui peuvent être abdominales, urologiques, gynécologiques en rapport avec  D11, D12, L1, L2.
Elles peuvent évoluer sur le mode aigu ou chronique.
Les examens morphologiques répétés restent négatifs.
Ces douleurs peuvent:
-Être lombaires.
-Se résumer à une pubalgie
-Se manifester au niveau de la hanche.
Ces douleurs d’origine rachidienne sont souvent méconnues pendant de longues années et sont à l’origine de nombreuses investigations et prises en charge médicales inadaptées (explorations des différents organes) et même parfois d’interventions chirurgicales inutiles.
Le diagnostic doit être porté après élimination de toute pathologie objective pour mettre en oeuvre le traitement manipulatif vertébral (avec éventuellement quelques infiltrations anesthésiques locales) définitivement efficace.

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