Conflit sous-acromial

Qu’est-ce que le conflit sous-acromial?

Il désigne un frottement anormal entre la face inférieure de l’acromion (protubérance latérale en forme de soc de charrue partant de l’épine de la scapula (omoplate) point d’ancrage à la fois des muscles trapèze et deltoïde qui donnent sa puissance à l’épaule lors de la flexion du bras) et la partie supérieure de l’humérus au niveau de la coiffe des rotateurs.
L’épaule est constituée de trois articulations et de deux espaces de glissements:
1)L’articulation scapulo-humérale sphéroïde (au niveau de laquelle la tête de l’humérus vient s’insérer dans la cavité glénoïdale de la scapula) est l’articulation principale de l’épaule.
Ces deux surfaces sont en contact à la manière d’une balle de golf sur un tee.
Elle est très mobile mais peu congruente: les reliefs osseux n’assurent pas une stabilité primaire comme pour la hanche par exemple où les deux os “s’emboîtent” l’un dans l’autre.
La tête humérale est maintenue en permanence en regard de la glène grâce à plusieurs structures non osseuses:
-La capsule articulaire: poche entourant l’articulation.
-Les ligaments reliant la glène à l’humérus jouent un rôle non négligeable notamment vers le bas de l’articulation (ligament inférieur).
-Le labrum (ou bourrelet glénoïdien) fibro-cartilagineux autour de la glène (équivalent des ménisques dans le genou) est un des acteurs majeur de la stabilité: il limite le déplacement notamment vers l’avant et l’arrière.
2)L’articulation acromio-claviculaire à surface plane unit l’extrémité latérale de la clavicule et l’acromion, saillie osseuse partant de la scapula.
3)L’articulation sterno-claviculaire unit l’extrémité médiale de la clavicule et la partie supérieure du sternum, le manubrium ainsi que la première côte thoracique elle-même rattachée au manubrium.
4)L’espace de glissement scapulo-thoracique correspond à plusieurs surfaces entre la scapula et le thorax, permettant une plus grande mobilité de l’épaule.
5)L’espace de glissement sous-acromial correspond à l’espace localisé sous l’acromion et au-dessus de l’humérus.
De nombreux ligaments viennent joindre et renforcer ces articulations qui offrent une grande mobilité à l’épaule et au membre supérieur.
La coiffe des rotateurs est composée de l’ensemble des tendons et des muscles courts et profonds permettant la mobilisation de l’articulation de l’épaule (articulation glénohumérale).
1)Le subscapulaire (anciennement sous-scapulaire), de forme triangulaire, s’insère au niveau de la fosse subscapulaire de la partie antérieure de la scapula et se termine par une insertion tendineuse sur le tubercule mineur de la face antérieure de l’humérus.Il est adducteur et rotateur interne du bras, abaisseur de la tête humérale et permet une stabilisation antérieure de l’épaule.
2)L’infra-épineux (anciennement sous-épineux), de forme triangulaire, s’insère au niveau de la fosse infra-épineuse de la face postérieure de la scapula et se termine par une insertion tendineuse sur le tubercule majeur de la face postérieure de l’humérus.
Il est rotateur externe et abducteur du bras, abaisseur de la tête humérale.
L’infra-épineux est, après le supra-épineux, le muscle le plus touché dans les diverses pathologies de la coiffe des rotateurs (tendinite, rupture de la coiffe…).
3)Le petit rond, aplati et allongé, s’insère sous la glène de la face postérieure de la scapula et se termine par une insertion tendineuse sur le tubercule majeur de la face postérieure de l’humérus.
Il est rotateur externe et légèrement adducteur du bras, abaisseur de la tête humérale.
Tout comme les autres muscles de la coiffe des rotateurs il stabilise la tête de l’humérus dans la fosse glénoïde de la scapula.
4)Le supra-épineux (anciennement sus-épineux), s’insère au niveau de la fosse supra-épineuse de la face postérieure de la scapula et se termine par une insertion tendineuse sur la face supérieure du tubercule majeur de l’humérus.
C’est un muscle synergique du deltoïde, abducteur du bras et a également une action de stabilisation de l’épaule.
Le supra-épineux est le muscle de la coiffe des rotateurs le plus exposé dans les différentes pathologies de l’épaule (usure, déchirure, tendinite…) et souvent le premier touché lors de la rupture de la coiffe des rotateurs.
Recouverts par le deltoïde, leurs insertions tendineuses convergent au niveau de la tête de l’humérus, et la recouvrent comme une coiffe. 
L’épaule permet ainsi de réaliser de nombreux mouvements, tels que:
-Les mouvements d’anté-pulsion, amenant le membre supérieur vers le haut et l’avant avec une amplitude de 180°.
-Les mouvements de rétro-pulsion, amenant le membre supérieur vers le bas et l’arrière avec une amplitude de 45°.
-Les mouvements d’abduction, amenant le membre supérieur latéralement avec une amplitude de 180°.
-Les mouvements d’adduction qui sont réalisables uniquement lorsque le membre supérieur est amené à l’avant ou à l’arrière du thorax, avec une amplitude faible à l’arrière et de 30-45° à l’avant.
C’est la cause la plus fréquente de douleurs à l’épaule après 40 ans.
Ce frottement est douloureux et se produit essentiellement lors d’un effort de soulèvement à la hauteur des épaules, c’est à dire vers 90° d’élévation antérieure ou en abduction c’est à dire sur le côté.

Comment apparaît le conflit sous-acromial?

Ce conflit, qui entraîne une réaction inflammatoire, peut apparaître pour plusieurs raisons:
-Une ostéophyte ou un acromion en forme bec de perroquet (qui se voit sur certaines radiographies) pouvant accompagner l’arthrose de l’épaule.
-Une arthrose de l’épaule caractérisée par une usure du cartilage.
-Des muscles abaissant l’humérus affaiblis.
-Un surmenage de cette région par une activité répétitive les bras en l’air, qui entraîne une tendinite locale.
Il a été montré que le conflit sous-acromial pouvait notamment être favorisé par:
-Le vieillissement.
-Un traumatisme.
-Certaines maladies osseuses.

Quels sont les symptômes?

Une réaction inflammatoire douloureuse au niveau de l’épaule qui:
-Se manifeste lors de certains mouvements courants du bras et de l’épaule (enfiler ou ôter un vêtement, verser un liquide à bout de bras…).
-Progresse avec le temps et peut apparaître spontanément au repos.
-Peut notamment se manifester la nuit, et provoquer des réveils intempestifs.
En l’absence d’une prise en charge adaptée, le conflit sous-acromial peut s’installer de façon chronique et être à l’origine de complications.
Le frottement anormal entre l’omoplate et l’os du bras peut provoquer une rupture de la coiffe des rotateurs (rupture progressive des muscles soumis au frottement).

Eviter toutes les positions où le conflit se reproduit, interdire tous les gestes avec les bras en l’air, arrêter l’activité sportive, modifier son poste de travail, éviter de s’appuyer sur les mains pour se relever.

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