Canal lombaire étroit
Qu’est-ce qu’un canal lombaire étroit ?
Le rachis (ou dos) est constitué d’un empilement de 12 vertèbres dorsales et 5 lombaires trouées à l’arrière et dont l’empilement forme le canal lombaire (rachidien).
Elles sont maintenues entre elles par des muscles, tendons et ligaments qui assurent sa stabilité et sa mobilité.
Des paquets de nerfs sortent par les trous situés entre les vertèbres.
Les 5 vertèbres lombaires (petits os cylindriques superposés et vides en leur centre) constituent la colonne lombaire et la moelle épinière constituée d’un faisceau de fibres nerveuses motrices, sensitives et associatives passe dans le canal lombaire (rachidien).
Dans le canal lombaire, la partie terminale de la moelle épinière se prolonge par un volumineux faisceau de racines nerveuses: la “queue de cheval”.
C’est à ce niveau que prend naissance l’innervation du bas du corps (nerfs sciatiques, cruraux, innervation du bassin et du périnée…).membres inférieurs, les organes pelviens et le périnée.
La sténose du canal lombaire (“canal rachidien rétréci”, “canal lombaire étroit” ou “syndrome de rétrécissement du canal rachidien”) se définit comme un rétrécissement de cette cavité au niveau des vertèbres lombaires, situées entre la dernière vertèbre dorsale et le sacrum (L1 à L5 de haut en bas).
Habituellement, les racines sont libres dans le canal lombaire.
La possible compression des racines nerveuses est responsable de troubles neurologiques graves qui peuvent aller jusqu’à la paralysie des membres inférieurs: le “syndrome de la queue-de-cheval”.
Le diamètre intérieur normal d’avant en arrière du canal lombaire est supérieur à 15 mm.
En deçà de 13 mm, on considère qu’il s’agit d’un canal lombaire étroit.
En France chaque année, une personne sur 1000 est touchée par le syndrome du canal lombaire étroit.
15 % des douleurs lombaires d’origine radiculaire (qui correspondent à l’irritation d’une racine nerveuse) sont liées à un canal lombaire étroit.
Comment apparaît un canal lombaire étroit?
Les principales causes sont:
- Le vieillissement: la colonne vertébrale est le siège de processus dégénératifs (arthrose) et les symptômes du canal lombaire étroit commencent généralement aux alentours de la soixantaine (2 à 10 % des personnes de plus de 50 ans), avec une nette prédominance chez les hommes avec une activité professionnelle à risque (livreur, conducteur d’engin, maçon…).
L’usure des cartilages et l’affaissement des disques inter-vertébraux se traduit par la formation réactionnelle d’excroissances osseuses (ostéophytes ou “becs de perroquet”) au niveau des articulations à l’intérieur du canal devant la queue-de-cheval. - L’épaississement des ligaments qui unissent les vertèbres et ferment le canal.
Mais aussi:
- Les glissements vertébraux (spondylolisthésis dégénératif).
- Les hernies discales.
- Les fractures d’ostéoporose.
- Les tassements vertébraux.
- L’hérédité: la sténose peut apparaître précocement chez les sujets qui ont hérité à la naissance d’un canal lombaire étroit congénital.
Initialement souvent localisée au niveau de l’articulation L4/L5, elle peut ensuite s’étendre à d’autres étages du canal lombaire.
Présente dès la naissance, cette sténose liée à un épaississement de certaines régions vertébrales va se révéler beaucoup plus tard dans la vie, en cas d’arthrose ou d’une pathologie aggravante. - L’hypertrophie des ligaments jaunes (ligaments inter-lamaires, puissants et élastiques, qui ferment en arrière le canal rachidien et relient entre elles les lames vertébrales).
- L’ excès de graisse dans le canal lombaire.
- L’hyperlordose: cette exagération de la cambrure lombaire augmente les symptômes.
- Les efforts inconsidérés au niveau du dos (jardinage, déménagement, bricolage, rangement…).
Quels sont les symptômes du canal lombaire étroit?
Ils sont principalement liés à la compression des racines nerveuses, qui provoque leur irritation et leur inflammation et se manifestent par:
- Des lombalgies, des sciatiques (cheminant depuis la fesse et l’arrière de la cuisse jusqu’au mollet et au pied) ou des cruralgies (atteignant la partie avant de la cuisse et de la jambe) à répétition.
- Des douleurs dans les cuisses et les jambes (mollets) à la marche au bout de quelques centaines de mètres, obligeant à l’arrêt, alors qu’au repos il n’y en a pas ou peu.
C’est la claudication neurogène intermittente. - Des douleurs dans les fesses et au niveau du périnée.
- Une faiblesse et une fatigabilité musculaires des jambes.
- Des troubles sensitifs (engourdissement, fourmillements, picotements…) dans les jambes.
- Une anesthésie, à un stade avancé, des membres inférieurs et du périnée (anesthésie dite “en selle”): il s’agit du “syndrome de la queue-de-cheval” à proprement parler.
- Des troubles sphinctériens (difficultés à uriner, à déféquer, incontinences, rétention d’urines) signent une forme évoluée résultant d’une forte compression de la “queue de cheval”.
- Une perte de sensibilité, faiblesse permanente ou paralysie des membres inférieurs (uniquement dans des formes sévères).