Douleur projetée d’origine vertébrale

Qu’est-ce qu’une douleur projetée d’origine vertébrale?

Il s’agit d’une douleur ou d’un trouble de la sensibilité à distance de sa cause, ici au niveau lombaire, suite à une atteinte d’un disque ou d’une vertèbre.
Par exemple, la main ou l’avant bras peuvent être le siège d’une douleur ou d’une sensation d’électricité ou de fourmillements qui provient d’une atteinte d’un nerf au niveau du cou.
Qu’est ce qu’une douleur projetée?
La douleur est (selon l’Association Internationale pour l’Étude de la Douleur) “une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans ces termes”.
Il existe deux types de douleur:
1) Aiguë (une main posée sur une plaque de cuisson, une coupure) qui est de courte durée.
2) Chronique (migraine, fibromyalgie, arthrose, lombalgie, musculo-squelettique ou neuropathique) qui se répète et dure sur une période de plus de trois mois.
C’est une sensation subjective liée à un message de douleur, un stimulus transmis par le système nerveux. 
Elle correspond à un signal d’alarme et d’action envoyé par l’organisme et incite à résoudre le problème qui la provoque avant qu’il ne provoque trop de dégâts.
La douleur résulte d’une anomalie qui peut prendre la forme d’un geste mal effectué, d’une mauvaise posture, d’une zone du corps trop faible, d’un déséquilibre musculaire, d’une trop forte sollicitation…
Une douleur projetée ne survient pas au niveau de l’irritation des nerfs mais au niveau des régions innervées par ces nerfs.
La douleur projetée correspond à une sensation douloureuse en un site autre que la zone où a réellement lieu l’activation des récepteurs nociceptifs (récepteurs sensoriels de la douleur qui fait naître un message nerveux lorsqu’il est stimulé).
Un même nerf peut innerver plusieurs parties du corps à la fois.
La plupart du temps, le cortex cérébral fait la différence entre les différents endroits innervés, mais il arrive qu’il analyse mal l’information, et l’on ressent alors une douleur à un endroit “sain”.
C’est le phénomène de douleur projetée.
L’exemple le plus connu est la douleur ressentie dans la mâchoire et le bras lors d’un infarctus ou un mal de dos peut être ressenti dans toute la jambe du fait du pincement du nerf sciatique.
La colonne vertébrale est constituée de 33 vertèbres reliées entre elles pour former un axe en forme de double S. 
De la partie supérieure à la partie inférieure on trouve:
-7 vertèbres cervicales
-12 vertèbres dorsales (thoraciques) composant le rachis dorsal (la colonne vertébrale), plus rigide (du fait des disques intervertébraux et que le rachis dorsal soit totalement solidaire de la cage thoracique) que le rachis cervical ou le rachis lombaire. 
Cette rigidité pose des problèmes aux zones charnières en relation directe avec le rachis cervical ou lombaire qui sont amenées à souffrir.
Seule la rotation du rachis dorsal est libre.
-5 vertèbres lombaires.
-5 vertèbres sacrales soudées entre elles pour former le sacrum.
-4 vertèbres coccygiennes soudées entre elles pour former le coccyx.
La colonne vertébrale a un rôle:
-Mécanique de soufflet dans la respiration en modifiant le diamètre et le volume de la cage thoracique. Les muscles du dos et du thorax participent à l’inspiration.
-De soutien de la tête.
-De protection de la moelle épinière.
-Dans la mobilité et la posture: elle permet de préserver la posture du tronc et ainsi maintenir la position debout.
La structure de la colonne vertébrale permet de nombreux mouvements de torsion et de flexion du tronc ou encore de traction.
Chaque vertèbre a la même constitution de base:
-Le corps, partie ventrale, est volumineux et solide et porte le poids de l’axe squelettique.
-L’arc vertébral, partie dorsale, entoure le foramen vertébral.
-Le foramen vertébral constitue la partie centrale et creusée de la vertèbre. 
L’empilement des vertèbres constitue le canal vertébral, traversé par la moelle épinière.
Entre les vertèbres mobiles, les 23 disques intervertébraux, composés à 80 % d’eau, se  régénèrent durant le sommeil en phase allongée.
Ils sont composé de deux parties:
-L’anneau fibreux périphérique fixateur composé de lamelles fibro-cartilagineuses insérée dans les corps vertébraux.
-Le nucleus pulposus central amortisseur forme une masse gélatineuse, transparente, très élastique attachée à l’anneau fibreux, positionnée vers l’arrière du disque.
L’épaisseur des disques intervertébraux varient en fonction de leurs localisations: plus minces (de 3 à 4 mm) dans la zone thoracique, moyens (de 5 à 6 mm) entre les vertèbres cervicales, plus épais (de 10 à 12 mm) dans la zone lombaire.
Ils ont un rôle:
-D’amortisseur des chocs et des pressions de la colonne vertébrale.
-Dans la mobilité et dans la flexibilité entre les vertèbres.
-Dans la cohésion et la consolidation de la colonne vertébrale et des vertèbres entre elles.
Les disques vertébraux peuvent être à l’origine de différentes pathologies:
-Des maux de dos localisés: cervicalgies, dorsalgies, lombalgies. 
-Des sciatiques: douleurs partant du bas du dos et se prolongeant dans la jambe dues à une compression du nerf sciatique.
-Des névralgies cervico-brachiales qui sont des douleurs qui partent de la nuque et irradient dans le bras.
-De l’arthrose: usure du cartilage protégeant les os des articulations.
-Des hernies discales, soit l’expulsion à l’arrière du nucleus pulposus du disque intervertébral, par usure de ce dernier, ce qui comprime la moelle épinière ou le nerf sciatique.
-Des douleurs sur la région épididymo-testiculaire.
-Des douleurs abdominales basses pseudo-viscérales.
-Un syndrome de la charnière dorso-lombaire.
-Un dérangement intervertébral mineur (DIM).

Comment apparaît une douleur projetée d’origine vertébrale?

Elle peut être due à une irritation des nerfs au niveau de la charnière dorso-lombaire.
Cette zone de transition entre la fin de du thorax, conçu pour tourner (rotation), et le début de la zone lombaire, essentiellement utilisée pour se pencher vers l’avant et l’arrière (flexion-extension) est particulièrement sollicitée car la colonne dorsale est très mobile contrairement à la colonne lombaire qui possède peu de rotation.
Elle est composée à la fois de facettes articulaires qui font la rotation, la flexion et l’extension, et cette particularité unique lui confère une certaine rigidité.
L’impact répété des facettes articulaires par compression ou par impaction finit à long terme par perturber la flexibilité de ces structures, un manque de mobilité s’installe et des névralgies à distances surgissent.
Cette irritation peut survenir en cas:
-D’arthrose articulaire postérieure.
-De pathologie discale affectant les disques intervertébraux.
-De dérangement intervertébral mineur (DIM) au niveau de la partie postérieure de l’articulation.
Si la cause n’est pas définie, le DIM persistera et pourra provoquer une protrusion discale lors d’un effort par exemple.
Dans le cas du sportif, il faut toujours rechercher une technopathie, c’est-à-dire un “mauvais geste” qui génère la douleur.

Quels sont les symptômes?

Des douleurs dans la région lombaire inférieure, la partie supérieure des fesses, le sacrum, le pli de l’aine, les grandes lèvres ou le scrotum, la région trochantérienne (hanche) et la face latérale de la cuisse.
Très souvent, le patient consulte pour des douleurs abdominales, thoraciques (en craignant un problème cardiaque) ou du bas ventre et l’examen ne met pas en évidence la responsabilité de l’organe supposé malade qui en réalité repose sur un problème de colonne vertébrale car il s’agit en réalité de douleurs projetées en rapport avec l’irritation des nerfs rachidiens et de troubles de l’articulation inter-apophysaire vertébrale postérieure (élongation ou déchirure des ligaments postérieurs, par exemple).
Les différentes douleurs peuvent être:
1)Des dorsalgies entre les épaules, chroniques, évoluant par poussées mais pouvant survenir lors d’un faux mouvement, en rapport avec une origine cervicale basse (dernières vertèbres cervicales: C5, C6, C7, D1).
Elles sont fréquentes dans les attitudes vicieuses professionnelles, en particulier chez les couturières, les dactylos, les informaticiens, les repasseuses, les travailleurs à la chaîne.
Le traitement par manipulations vertébrales ou infiltration anesthésique locale, calme immédiatement la douleur.
2)Des douleurs de la poitrine précordiales (région thoracique), augmentées par l’inspiration profonde qui doivent faire suspecter le diagnostic, si l’électrocardiogramme est normal en rapport avec les articulations cervicales et dorsales C4, C5, C6, C7, D1, D2, D3.
3)Des douleurs pseudo-viscérales qui peuvent être abdominales, urologiques, gynécologiques en rapport avec  D11, D12, L1, L2.
Elles peuvent évoluer sur le mode aigu ou chronique.
Les examens morphologiques répétés restent négatifs.
Ces douleurs d’origine rachidienne sont souvent méconnues pendant de longues années et sont à l’origine de nombreuses investigations et prises en charge médicales inadaptées (explorations des différents organes) et même parfois d’interventions chirurgicales inutiles.
Le diagnostic doit être porté après élimination de toute pathologie objective pour mettre en œuvre le traitement manipulatif vertébral (avec éventuellement quelques infiltrations anesthésiques locales) définitivement efficace.

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