Déchirure musculaire du carré des lombes ou du grand dorsal
Qu’est-ce que la déchirure musculaire du carré des lombes ou du grand dorsal?
La déchirure musculaire du carré des lombes ou du grand dorsal est un détachement du muscle carré des lombes ou du muscle grand dorsal (la distinction n’est pas possible sans examens complémentaires) des surfaces osseuses sur lesquelles il s’insère pour garder son rôle dans le mouvement.
1) Le muscle carré des lombes est un muscle profond (aplati, quadrilatère et périphérique, plus large en bas qu’en haut) situé dans l’abdomen, au niveau des lombaires.
Il relie les dernières côtes au bassin (entre la 12ème côte et la crête iliaque) en passant sur les extrémités des vertèbres lombaires.
Il est constitué de 3 faisceaux, d’avant en arrière: le faisceau costo-transversaire, le faisceau ilio-transversaire et le faisceau ilio-costal.
Recouvert en dedans par le grand psoas, ses bords latéraux sont en rapport avec le muscle transverse de l’abdomen.
Quatre petits tendons s’étendent en outre jusqu’aux apophyses transverses des dernières vertèbres lombaires.
Entouré par une membrane fibreuse très puissante, il sert de hauban frontal au rachis lombaire.
Sa fonction principale est d’ancrer la colonne vertébrale puisqu’il permet une inclinaison de la colonne vertébrale, du thorax, et du bassin du côté de la contraction.
Il joue un rôle dans la flexion du tronc ainsi que dans l’expiration forcée en déplaçant la dernière côte vers le bas.
2)Le muscle grand dorsal est un muscle squelettique (placé sous le contrôle volontaire du système nerveux central) extrinsèque de l’épaule, bilatéral, thoraco-appendiculaire qui relie le squelette des membres supérieurs à celui du tronc.
Chaque muscle, en forme d’éventail, recouvre les deux tiers inférieurs du dos de part et d’autre de la colonne vertébrale.
Il s’insère en différents points:
-Sur les processus épineux (excroissance osseuse de la vertèbre dirigée vers l’arrière et généralement vers le bas) à partir de la vertèbre thoracique T6 au sacrum.
-Sur la crête iliaque (bord supérieur de l’os iliaque).
-Sur les 3 ou 4 dernières côtes sur le fond du sillon intertuberculaire de l’humérus (coulisse osseuse de l’humérus formée par la grosse tubérosité et la petite tubérosité et dans laquelle passe le puissant tendon du muscle biceps brachial) au niveau de son extrémité supérieure.
Il est innervé par le nerf thoraco-dorsal provenant des vertèbres cervicales C6 à C8.
De manière directe ou indirecte, il participe aux mouvements de l’humérus dans les mouvements d’extension, d’adduction, et de rotation médiale et permet de grimper en synergie avec les muscles grands pectoraux en ramène le corps vers les bras.
Il existe différents stades de lésions et plusieurs classifications, nous vous en proposons deux:
1)Une en fonction de la nature du traumatisme musculaire:
-Traumatisme extrinsèque (par compression externe)
La contusion (ou béquille): il s’agit d’un écrasement du muscle sans rupture fibreuse.
L’attrition ou écrasement du muscle avec dilacération et hématome qui nécessite la chirurgie et un repos de plusieurs mois.
-Traumatisme intrinsèque (le sportif s’est fait mal tout seul)
La crampe ou contracture ou courbature: il s’agit d’une contraction involontaire, douloureuse et invincible d’un muscle ou de muscles.
Elles sont généralement dues à une accumulation d’acide lactique et dure de quelques minutes à quelques heures.
L’élongation: elle est due à un étirement des fibres musculaires au delà de leur propriétés élastiques
La désinsertion, le claquage ou déchirure ou rupture représente une déchirure d’un nombre de fibres musculaires plus ou moins grand voire de tout le muscle.
2)Une en fonction des examens complémentaires notamment l’échographie en plusieurs stades:
-Stade 0: atteinte réversible des fibres musculaires sans atteinte du tissu de soutien qui nécessite un repos de quelques heures.
-Stade 1: atteinte irréversible sans atteinte du tissu de soutien qui nécessite un repos de quelques jours.
-Stade 2: atteinte irréversible avec atteinte du tissu de soutien qui nécessite un repos de 10 à 15 jours.
-Stade 3: atteinte d’un grand nombre de fibres musculaires avec atteinte du tissu conjonctif de soutien et hématomes qui nécessite un repos de 4 à 12 semaines.
-Stade 4: désinsertion, rupture partielle ou totale d’un muscle qui nécessite un repos de 12 à 18 semaines.
Comment apparaît une déchirure musculaire?
En dehors d’un arrachement du tendon de son insertion sur l’os, elle résulte généralement d’un conflit entre un chef mono-articulaire et le chef poly-articulaire sur lesquels il s’insère par l’intermédiaire d’une zone tendino-aponévrotique.
La lésion résulte d’un mécanisme indirect, intrinsèque qui associe une contraction musculaire brutale et intense (une impulsion, un démarrage, changement de direction) à un asynchronisme articulaire étirant le muscle.
Le risque de désinsertion musculaire intrinsèque est majoré par certains facteurs:
-Des périodes d’activité physique intense trop rapprochées, avec une récupération trop courte et/ou un entraînement pas assez progressif.
-Une insuffisance de la préparation musculaire par échauffement et étirements.
-Une action excessive ou brutale.
-Une fatigue musculaire importante.
-Un manque de souplesse.
-Une alimentation (et plus particulièrement une hydratation) inadaptée.
-Une tendinite.
-Une blessure mal soignée, telles qu’une élongation, voire une ancienne déchirure.
Quels sont les symptômes?
-La douleur immédiate précise, localisée, exquise et syncopale (en “coup de poignard”) du muscle en bas du dos sur le côté, avec parfois, une sensation de claquement audible, bloquant l’effort au cours d’une activité sportive intense.
Le muscle, comme “sidéré”, se paralyse et devient difficilement mobilisable.
Elle devient permanente même au repos et entraîne une impotence fonctionnelle totale.
-L’arrêt de l’action est immédiat.
-Le ballottement musculaire est totalement aboli.
-Les mouvements actifs et passifs sont impossibles, voire hyperalgiques.
-L’étirement (passif) et la contraction isométrique sont impossibles et très douloureuses.
-La palpation est très pénible pour le patient.
-Un hématome peut aussi se former en cas de claquage et rupture musculo–tendineuse.
-Un gonflement ou un œdème apparaît au bout de quelques heures.
-Un relief anormal, une sorte de petite encoche avec une tuméfaction globuleuse qui peut dépendre du degré de rupture dans le muscle est constaté par le médecin en palpant la zone rompue en cas de rupture musculo–tendineuse.
Consulter un médecin le plus vite possible.